mercredi 18 juin 2014

Hommage à la mémoire des 22 condamnés à mort exécutés en France au forum de la mémoire d’El Moudjahid : Afin que nul n’oublie

Brahim Ould Hamou, militant de la Fédération de France FLN et rescapé de la guillotine, a ému, hier, l’assistance, fort nombreuse, venue à la rencontre organisée par le forum de la Mémoire d’El Moudjahid, en coordination avec l’association Machaâl Echahid, célébrant la journée nationale des Condamnés à mort. Le témoignage poignant de ce militant racé était celui d’un homme qui a juré de ne pas oublier ses compagnons, auxquels il a tenu particulièrement à rendre hommage et en a salué le courage et l’abnégation. Des hommes, tel que le premier condamné à mort et exécuté, le chahid Bellil Abdallah, dit Abdallah Indochine, originaire de Sétif et qui était fils unique. Cet homme d’un courage inouï n’a pas tremblé alors qu’il s’apprêtait à mourir. Fièrement et avec le sourire, refusant même de mettre le bandeau, il n’a pas tremblé lors de son exécution, témoigne son compagnon Brahim Ould Hamou. Il a bravé courageusement les souffrances de la prison de la Santé (France). Il fut le premier condamné à mort exécuté en septembre 1958. Brahim Ould Hamou, les larmes aux yeux, s’est rappelé des souffrances endurées dans les couloirs sombres de la prison, qu’on appelait aussi les couloirs de la mort, où sont généralement parqués les condamnés à mort qui devaient être guillotinés. Cette guillotine, qui a fait tomber les têtes des meilleurs enfants de l’Algérie qui ont porté à bras-le-corps la guerre de Libération, doit nous rappeler, jusqu’à la fin des temps, l’atrocité coloniale et le prix consenti pour arracher l’indépendance de notre pays, a dit Brahim Ould Hamou. Cette machine de la mort restera un témoin irremplaçable des crimes commis par le colonialisme pendant la Révolution algérienne, indique, pour sa part, Me Ali Haroun, cadre dirigeant de la Fédération de France FLN. Il rappelle que près de 200 militants de la cause nationale, sur les 2.000 condamnés à mort, ont été exécutés entre 1956 et 1962. Les autorités judiciaires coloniales n’ont pas épargné le jeune Lakhlifi Abderrahmane, âgé à peine de 17 ans, et ce malgré l’intervention de plusieurs chefs d’État, du Pape et des instances de l’ONU pour arrêter son exécution. «La France doit reconnaître tous ses crimes de guerre», a-t-il lancé. Il a ensuite évoqué d’autres cas de condamnation suite à des jugements partiaux du tribunal militaire de Lyon dans la prison de Fort Montluc, où a eu lieu  l’exécution de trois militants de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), à savoir Bouguendoura Miloud, Lekhlifi Abderrahmane et Makhlouf Abdelkader, et bien d’autres Algériens furent tout aussi impitoyablement exécutés. Me Ali Haroun souligne qu’il est temps pour l’État algérien de corriger une injustice historique, ces militants ne revendiquant que la reconnaissance qui leur revient de droit, regrettant au passage la disparition inexpliquée des archives les concernant. Ses militants devraient bénéficier d’un statut particulier et hissés au rang qui leur revient de droit, et la France coloniale qui refuse de présenter des excuses pour ses crimes contre l’humanité ne pourra échapper à l’histoire. D’autres militants, à l’instar d’Abdelkader Bekhouche et de Brahim Djari, n’ont pas oublié et ont apporté leurs témoignages sur les actions menées par des milliers de militants, tout en se remémorant encore cette attente de l’exécution. Ils gardent encore l’amer souvenir des moments passés à la prison, des moments chargés de souffrances, d’humiliations et de terreur. Ils ont longuement parlé du courage de leurs compagnons, qui ont subi les sévices du couloir de la mort avant de passer à la guillotine. Ils ont retracé les moments terribles de l’attente et les derniers moments passés avec les condamnés exécutés dans la prison de la Santé.
À la fin de cette rencontre, le président de l’association Machaâl Echahid, Mohamed Abed, a tenu à honorer le moudjahid Brahim Ould Hamou et en son nom l’ensemble des militants de la Fédération de France du FLN.

EL MOUDJAHID

vendredi 6 juin 2014

L'Emir Abdelkader : un homme politique chevronné et un éminent érudit (Fondation)

L'Emir Abdelkader : un homme politique chevronné et un éminent érudit (Fondation)

Des personnalités de la Fondation Emir Abdelkader ont souligné jeudi à Alger que l'Emir Abdelkader était un "un homme politique chevronné et un éminent érudit".
Lors du forum du  journal "DK News", les participants ont précisé que le fondateur de l'Etat algérien moderne, leader de la résistance algérienne contre le colonialisme français de 1832 à 1847, était un "intellectuel, homme politique chevronné, poète et un éminent érudit".
Le président de la fondation Emir Abdelkader Mohamed Boutaleb a évoqué à cette occasion les "qualités spirituelles et humanitaires de l'Emir Abdelkader, estimant que cette personnalité hors pair était à la fois un intellectuel, un homme politique chevronné, poète et un grand érudit.
Pour sa part, la secrétaire générale de la fondation Zhor Boutaleb a abordé le parcours de ce grand dirigeant, devenu un modele universel.
Elle a précisé à ce propos que la première tentative de codification du droit international humanitaire a eu lieu en Algérie en 1863 sous l'égide de l'Emir Abdlekader. Il a été le premier, a-t-elle ajouté, à promulguer "un décret récompensant pécuniairement celui qui ramènerait aux autorités algériennes un prisonnier français sain et sauf."
Mme Boutaleb a mis en exergue le rôle de l'Emir dans la mise en place du droit international, en abordant les situations de protection des droits des prisonniers.
Le Cheikh de la Tariqa Kadiria de Ouargla Si Hassan El Hassni a évoqué la vie et l'éducation de l'Emir à la zaouia outre sa sagesse politique, son identité algérienne authentique et son épopée héroïque.
L'écrivain journaliste Amar Belkhoudja a souligné que l'Emir Abdelkader était un homme de dialogue et de réconciliation, rappelant son rôle dans la libération des 1200 chrétiens lors des émeutes de Damas.
L'ancien ministre Boudjemaa Haichour a estimé pour sa part que l'Emir est considéré comme le précurseur incontesté de la codification du droit international humanitaire.
APS