mardi 15 mai 2012

Résultats du scrutin : entre déception de partis politiques et insistance sur le travail dans le camp de l’opposition


Plusieurs partis politiques ont exprimé dimanche leur déception à l’égard des résultats préliminaires des élections législatives du jeudi 10 mai 2012, alors que d’autres ont assuré qu’ils continueraient après le scrutin de militer dans l’opposition.
Selon les résultats préliminaires des législatives annoncés vendredi, le parti du Front de libération nationale (FLN) est arrivé en tête de classement avec 220 sièges à pourvoir dans l’Assemblée populaire nationale (APN), suivi du Rassemblement national démocratique (RND) avec 68 sièges et de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) qui a obtenu 48 sièges.
Pour l’AAV (MSP, Ennahda et El Islah, ces résultats "portent un coup aux réformes" politiques initiées en 2011 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et constituent une "confiscation de la volonté du peuple algérien aspirant à la réforme".
Les résultats annoncés "sont en contradiction avec la réalité politique des urnes", a encore estimé l’Alliance pour qui "l’échec dans l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles porte un coup aux promesses du président de la République".
La déception à l’égard des résultats préliminaires des législatives n’a toutefois pas empêché cette alliance entre trois partis de la mouvance islamiste, de se considérer comme "la première force politique du pays" et d’appeler ses militants à "poursuivre la marche de l’Algérie verte qui a démarré avec les prémices du printemps démocratique différé en Algérie".
De son côté, le parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), qui n’a obtenu aucun siège à l’APN, a trouvé les premiers résultats du vote "en deçà des aspirations" du peuple. "Les résultats proclamés sont en deçà des aspirations du peuple à la réhabilitation des vertus de la morale, de la compétence dans la gestion de la chose publique", a déclaré le président du parti Mohamed Said.
Ce dernier considère que ces résultats sont "en faveur du statu quo, brouillent les cartes et constituent une surprise dont les répliques risquent d’être dangereuses". Sans contester le score réalisé par le parti du FLN, le premier responsable du PLJ s’est interrogé sur ’’le miracle’’ qui avait permis à ce parti de "rester la première force politique au Parlement".
A l’instar du PLJ, le Mouvement des citoyens libres (MCL), qui a obtenu 2 sièges à l’APN, a estimé que les dernières législatives ne reflétaient pas la volonté du peuple algérien qui espérait un "changement tangible".
Le président du MCL, Mustapha Boudina, a déclaré que "plusieurs violations ont été relevées lors de cette opération électorale. Dès le départ, les chances et les moyens n’étaient pas égaux". Il a soutenu que "les résultats ont été gonflés au profit de certains partis", sans plus de détails. Déçu par les résultats du vote et du score de son parti, agrée en mars dernier, M. Boudina en est venu à regretter d’y avoir participé.
Le parti Ahd 54, qui a arraché 3 sièges à l’APN, n’est pas en reste. Son président, Ali Faouzi Rebaïne, s’est en effet dit "mécontent" des résultats du scrutin qui a "décrédibilisé la seule voie pacifique permettant le changement et l’édification d’institutions élues à même de gagner la confiance du citoyen".
M. Rabaïne a d’autre part mis en doute "la véracité du taux de participation" aux législatives (42,36%) tel qu’annoncé par le ministre de l’Intérieur, se fondant en cela sur "certains dépassements" enregistrés par les représentants de son parti dans des bureaux de vote, affirmant "en détenir les preuves". Toutefois, Ahd 54 continuera, selon son président, à militer au sein de "l’opposition" afin que la scène politique nationale "ne reste pas vide".
Le Parti de l’Equité et de la proclamation (PEP), qui n’a obtenu aucun siège à l’APN, continuera à militer en "créant des alliances avec des formations politiques partageant les mêmes objectifs dont la consécration de la démocratie", a déclaré sa présidente, Naima Salhi.
Aux yeux de Mme Salhi, les premiers résultats des législatives reflétaient "l’absence d’une volonté politique de changement". Sans fournir de preuves, la présidente du PEP a soutenu que son parti, nouvellement agrée, a relevé "plusieurs dépassements lors du scrutin".
Par ailleurs, la déception de ces partis à l’égard des résultats des élections législatives tranche radicalement avec les réactions de plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Tunisie et le Qatar qui ont salué le déroulement "honnête" et "transparent" du scrutin, supervisé par un nombre "important" d’observateurs étrangers.
APS

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