samedi 3 mars 2012

Des citoyens de Bab El Oued interpellent Ouyahia

Regroupés en collectif portant le nom de leur quartier, des citoyens de Bab El Oued (Alger) ont pris position par rapport à la prochaine échéance électorale de mai 2012 : ils n’iront pas voter. Ils l’ont signifié au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans une correspondance dont El Watan détient une copie.


La première phrase de la lettre plante le décor : «Les émeutes de janvier 2011 ne sont pas l’œuvre de manipulations comme vous le prétendez mais le fruit d’une politique malsaine, injuste et discriminatoire.» Suivent des griefs qui stigmatisent «la dégradation du cadre de vie à Bab El Oued, des dérives des responsables, notamment en ce qui concerne l’Etat de droit, le respect des libertés fondamentales et la bonne gouvernance», énumérant au passage «la politique de deux poids, deux mesures dans le traitement d’affaires liées à la drogue où les peines varient selon le rang social des victimes», indique le collectif des citoyens de Bab El Oued, qui pointe du doigt «la justice à deux vitesses» en citant le cas de deux jeunes du quartier jetés en prison «en violation d’articles du code de procédure pénale».

Dans la foulée, le collectif des citoyens de Bab El Oued invite le ministre de la Justice et garde des Sceaux «à ordonner une enquête aux fins de mettre un terme aux dépassements qui risquent de contribuer à donner une piètre image de la justice de notre pays, à un moment où, sous la conduite du président de la République, vous vous attelez à parachever le programme des réformes de cet important secteur».
Les rédacteurs du document rappellent au Premier ministre le calvaire que vivent les habitants de ce quartier populaire «à cause des rues qui sont interdites à la circulation des véhicules au mépris de la loi» et que «le wali refuse de réquisitionner les forces de l’ordre pour dégager la voie publique».

Les signataires de la lettre terminent leur plaidoyer pour le quartier par ces phrases : «Les jeunes de Bab El Oued sont livrés à eux-mêmes, sans avenir, bernés par un président d’APC qui n’a pu leur offrir qu’un trottoir qui ne lui appartient pas.» «Lors des dernières assises nationales sur le développement local, la commune de Bab El Oued a été représentée par son président d’APC, alors qu’il était sous contrôle judiciaire», déplorent ces citoyens en colère, qui se sont clairement positionnés par rapport aux élections législatives de mai prochain : «Il n’est pas question d’aller voter tant que ceux qui administrent notre cité ne prennent pas en compte les soucis et problèmes des citoyens de Bab El Oued.»
 

Kader G.

 
 

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