mardi 21 février 2012

Vent en poupe

Par : Outoudert Abrous
Les islamistes ont le vent en poupe, non par un travail effectué sur le terrain mais par la contamination des pays voisins, qu'ils se sont inoculée à force de bras puisque l'air du temps s'y prête et est à la mode du moment. Pour le plaisir des yeux attentifs et des analystes accros à un “islam modéré”. À l'est, à l'ouest et au sud de nos frontières, l'hymne est au changement, que nous saluons et soutenons, de régimes autocrates qui ont accaparé toutes les formes du pouvoir, mais les louanges lancées n'augurent rien de bon. D'autant que l'Algérie est passée par ce même leurre d'une vie meilleure, dans les années 1990, communément appelée décennie noire. Que de morts et de destructions massives. L'Algérie a servi de laboratoire liberticide et fut un no man's land quand d'autres se prévalaient d'être des havres de paix.
C'est parce qu'il arrive que l'histoire ne soit pas cet éternel recommencement et parce que les plaies sont encore vivaces et la mémoire aux aguets, malgré la réconciliation nationale, que les partis islamistes essaient de prendre les devants afin de prévenir une bérézina qui les diminuera vis-à-vis de leurs voisins et acolytes. Ils essaient donc de constituer des listes communes alors que leurs dirigeants se sont tous abreuvés à la même source : celle de leur mentor responsable de la destruction du pays et dont, aussi, le message était modéré au début. Avant qu'il n'ait le vent en poupe jusqu'à écrire le nom de Dieu au laser pour des croyants incrédules.
Cet appel à des listes communes lancé par ces dirigeants islamistes a peu de chance d'aboutir. Non moins que les démocrates, les islamistes sont atteints de cette maladie génétique qu'on appelle le “zaimisme”. Jamais Djaballah débarqué de son parti ne pourra s'allier avec ceux qui l'ont “dégagé”. Soltani, ministre sans portefeuille, qui a quitté le foyer douillet de l'Alliance, en pensant aux beaux jours du Printemps arabe, aura du mal à se faire accepter et à rameuter ses troupes qui le trouvaient trop mou et juste bon à maintenir un bon ménage entre une barbe de circonstance et une cravate. Le pouvoir relève d'une ambition, mais l'ambition ne se donne qu'aux hommes d'envergure.

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