mardi 21 février 2012

BOYCOTT DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES De quoi a peur le RCD?

On croyait le RCD fâché avec la politique de la chaise vide. Après avoir boudé l'élection de la présidentielle de 1999 pour paradoxalement faire partie de la coalition gouvernementale en décembre de la même année avec deux ministres (Amara Benyounès à la Santé, Hamid Lounaouci aux Transports) puis celle des locales de 2002 suite aux événements du Printemps noir qui ont ensanglanté la Kabylie, le Rassemblement pour la culture et la démocratie est revenu à d'autres sentiments. Alors que l'on s'attendait à ce qu'il soit un des principaux animateurs de la campagne électorale des législatives de mai 2012, il a pris nombre d'observateurs à contre pied. Selon le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, la partie serait déjà jouée. Pourquoi donc servir de faire-valoir pour crédibiliser une élection qui est déjà pliée, nous dit d'une certaine manière le Docteur Sadi. «Les participants au vote du 10 mai prochain ont tous négocié leur quota... Ils nous ont réservé quatre sièges», a-t-il déclaré à Alger, vendredi, à l'issue des travaux du conseil de son parti. Peut-on y voir dans ce type d'argumentation une manière inconsciente de fuir ses responsabilités alors que l'Algérie est arrivée à une période charnière de son Histoire, post-indépendance, sans remettre en cause l'amour que porte le patron du RCD à son pays? Le printemps arabe a commencé par frapper aux portes du Maghreb pour s'étendre à l'Afrique du Nord et secouer les pays arabes dans leur majorité. L'ampleur de la vague est encore loin de s'apaiser. Un rendez-vous avec l'Histoire que ne doit pas rater le tribun hors pair du RCD. Cela constituerait une erreur d'appréciation qui pourrait à l'avenir coûter cher à sa formation qui a souvent mis en exergue la nuisance et les effets néfastes de la pratique de la chaise vide. Saïd Sadi serait-il-en porte à faux avec ses positions? Une question qui lui est désormais posée. A moins que cela ne soit l'entrée en lice de son frère ennemi, le FFS, ou la crainte d'une fraude qu'il n'a cessé d'avancer comme argument choc qui a fait reculer le patron du Rassemblement pour la culture et la démocratie quant à sa participation au scrutin majeur du 10 mai 2012. Si la seconde raison est évoquée avec insistance, celles non avouées de sa participation à cette joute électorale peuvent aussi se trouver dans les secousses qui ont fortement altérées l'unité du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Ironie de l'histoire, au lieu de donner une image de rassembleur dont il porte si bien le nom, il renvoie celle d'un parti divisé que les démissions collectives et les exclusions ont sensiblement affaibli sur la scène politique. Le RCD s'est vidé de sa substance. Des hommes et des femmes qui l'ont porté à bout de bras l'ont déserté, parfois contraints et forcés, voire à contre -coeur. Mokrane Aït Larbi un de ses membres fondateurs, Djamel Ferdjallah ex-vice président, Amara Benyounès, ancien ministre, Khalida Toumi actuellement ministre de la Culture, des élus locaux de Mohammadia-fief du parti à Alger, de Mechtras (Grande Kabylie), le maire de Feraoun et celui d'Amizour à Béjaïa...La liste est longue. Tous constituent un réservoir de potentialités avec lesquels le RCD aurait affronté sans complexe n'importe quelle formation politique qualifiée de machine électorale, à l'instar du FLN... Le parti cher à Saïd Sadi est affaibli. Le constat est établi et ce n'est certainement pas avec une équipe de réservistes que l'on peut tenir la dragée haute à de grosses pointures. Sa non-participation au scrutin du 10 mai pénalisera, par contre, l'irréversible processus qui mettra l'Algérie sur le chemin de la démocratie...

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