dimanche 26 février 2012

ARGENT SALE ET CRITÈRES DE CHOIX DES CANDIDATS Ces pratiques qui entachent les législatives


Le niveau d'instruction des candidats à la chambre basse n'est pas toujours brillant.
L'argent ou le culte de l'argent-roi risque d'avoir une influence prépondérante sur le déroulement et le résultat des législatives du 10 mai.
L'achat des voix et des consciences, le non-respect du mandat par des députés qui, une fois élus, prennent un billet sans retour, on en a déjà vu lors des précédentes législatures. Aux yeux des citoyens, la députation est synonyme de privilèges et constitution de fortune.
D'ailleurs, «20% des élus de l'actuelle chambre basse sont des hommes d'affaires», croit savoir la secrétaire générale du PT. Cela est l'un des facteurs repoussoir qui fait que les électeurs répugnent à se rendre dans les bureaux de vote.
Les positions monnayables sur les listes de candidatures sont un autre fait habituel, notamment lors des scrutins pour les législatives. De plus, l'inexistence de plafonnement des dépenses électorales et surtout l'absence de contrôle de dons en espèces ou autres qui seront sûrement consentis aux différents candidats sont d'autres phénomènes qui vont marquer la campagne pour les législatives. Pas seulement, puisque plusieurs partis parmi les formations microscopiques et partis-croupions n'hésitent pas à placer les gens peu qualifiés à la tête des listes législatives. Des militants à faible niveau d'instruction s'obstinent à se placer en tête de liste, déplorent des universitaires et des responsables de partis politiques. Ce phénomène courant est perçu comme une entrave à l'exercice politique et parlementaire.
Les professeurs universitaires voient dans ces pratiques «répréhensibles», «une manipulation de la pratique politique en la mettant à la merci des détenteurs d'argent, des analphabètes et des convoiteurs de richesses». Ces partis sont, selon lui, «incapables de posséder des programmes incitatifs ni de stimuler l'adhésion des citoyens, ce qui les rend quasiment absents n'apparaissant que lors d'échéances électorales avec pour souci premier d'appâter les fortunés en quête de candidature». L'avancée des analphabètes pour être en tête de liste de certains partis dénote la débâcle politique de ces partis privés. Pour le secrétaire général du mouvement El-Islah, Akouchi Hamlaoui, l'acceptation par certains partis de candidats à faible niveau d'instruction pour les élections législatives dénote «une volonté de consacrer la médiocrité au sein des institutions constitutionnelles de l'Etat».
Les partis doivent bannir ce comportement «condamnable et inacceptable», d'autant que l'APN a besoin de personnes intègres, instruites et jouissant de «bon sens», a-t-il dit.
En affirmant que lorsqu'il y a «alliance entre politique et argent, la corruption sévit», faisant allusion à ceux qui injectent de l'argent dans toute pratique politique en vue de «dénuer la compétition électorale de toute intégrité». Ainsi, est-il constaté que plusieurs partis versent sans scrupule dans ces pratiques révolues. Leur agrément fait office de fonds de commerce qu'ils mettent en avant tous les 5 ans et à chaque échéance électorale.
La propagation de ce phénomène, est «une pratique nuisible à la réputation des partis», commente-t-on au MSP, d'autant plus que la prochaine législature sera chargée d'examiner l'amendement de la Constitution, clé de voûte des institutions de l'Etat.
Le député Tarek Mira a également qualifié d' «inacceptable» l'appel à candidatures lancé par certains partis aux «premiers venus» ajoutant que cela met à nu l'incapacité des responsables de ces partis de jouer pleinement leur rôle sur la scène politique nationale.
Le secrétaire général du mouvement En Nahdha Fateh Rebaï a, de son côté, affirmé que les candidats à la chambre basse, dont le niveau d'instruction est limité, «nuisent» non seulement à l'action politique dans le pays mais également aux institutions de l'Etat. Aucun critère n'est appliqué dans l'élaboration des listes de candidature de certains partis dont les programmes sont inconsistants et la base militante faible.
Leur seul souci étant «le parachèvement des listes». Quant au phénomène consistant à payer de fortes sommes pour gagner une place en tête des listes de candidatures M. Rebiaï l'a qualifié de «dysfonctionnement volontaire». De telles attitudes, a-t-il affirmé, «suffisent pour le retrait d'agrément» à ces partis qui réduisent l'action politique à une «transaction financière».
Mohamed BOUFATAH

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